Ita

Nous avons vu rapidement hier ce qu’était la mode Lolita. Nous allons maintenant creuser un peu plus cette mode, que cela soit au niveau des codes qui la régissent ou des différentes variantes. Demain nous nous intéresseront plus à l’appropriation européenne de cette mode.

Les règles

Donc, comment reconnaitre un look lolita ?

 

• La jupe en forme de cloche au niveau du genou (gonflée par des jupons). Ce point est à oublier pour les EGA qui portent plutôt des jupes longues et plates.
• Pas de decolleté ! Les chemisiers sont souvent boutonnés jusqu’en haut.
• Les robes sont toujours portées sous une chemise (on parle de blouse ou de cutsew). Evidemment, en cas de forte chaleur, des entorses existent.
• Les jambes sont couvertes, soit de collants, soit de chaussettes environ au niveau du genou). Et pas de chaussettes rayées (hormis pour certains looks).
• La majorité des tenues sont soit unies, soit avec des imprimés mignons et innocents : fleurs, chandeliers, etc.
• Les chaussures sont soit très mignonnes soit assez sobres type babies, les plates-formes sont monnaies courante.
• La matière phare est le coton : pas de synthétique normalement, et surtout pas de vynil, latex ou cuir. De même la dentelle doit être de bonne qualité.

Attention au Ita

Le terme Ita est employé par la communauté lolita pour qualifier les personnes qui « massacrent » le style lolita. C’est un peu l’équivalent du lolipouf que j’emploie fréquemment. Le terme est extrémement péjoratif, mais un style peut être considéré comme Ita au début (le punk loli par exemple) mais au fil du temps devenir un vrai style à part entière.

Contrairement à ce que disent certains intégristes, le fait d’être ita ou non ne correspond pas au fait de porter ou non des marques. On distingue effectivement les grandes marques de lolita du « offbrand », qui proposent des robes moins chères mais aussi de moins bonne qualité. Le problème du offbrand est surtout que l’offre est large et que certaines enseignes proposent à la fois des robes réellement lolita et des robes d’ita (mauvaise coupe, mauvaise matière), ce qui conduit souvent les apprenties lolita à commencer par de « mauvaises » tenues car elles ne sont pas toujours au courant de ce qui est considéré comme réellement lolita.

Si vous voulez voir un exemple type de ce qui n’est pas lolita, je vous invite à regarder la sélection de robes « Gothic Lolita » chez Akadaru.

Les styles Classiques

Par looks classiques j’entends les looks où toutes les règles sont respectées et qui sont les plus faciles à identifier pour une personne ne connaissant pas le monde lolita

Les Sweet Lolita

 

Les Sweet Lolita sont parfois comparées à un gros gateau meringué. Il faut dire qu’avec leurs couleurs pastel, les rubans dans tous les sens et la dentelle à foison on frole parfois le too much. C’est cependant un des styles les plus répandus et sans doute le plus innocent. On est vraiment dans l’idealisation de l’enfance et dans les petites poupées victoriennes et/ou Rococo.

Les couleurs phares sont le rose bien sur, le bleu ciel mais on trouve aussi du jaune. Le noir n’est jamais majoritaire mais peut être utilisé en couleur secondaire sur une robe par exemple. Les cheveux sont généralement bouclés et relevés avec divers accessoires « mignons ». Les marques à retenir sont : Angelic Pretty , Baby The Stars Shine Bright et Metamorphose Temps de Fille. Bref c’ets un style très simple à reconnaitre.

Le maquillage lui met l’accent sur le nude : invisible ou presque, l’important étant d’avoir l’air « frais » (donc teint et blush)

Les Gothic Lolita

 

LE Style emblématique n’est pourtant pas le plus facile à reconnaitre tellement il a été massacré par les européens et qu’il comporte deux évolutions (EGL et EGA).EGL étant la même chose que le GL tradionnel, sauf qu’il autorise des matières un peu plus brillantes (velours, etc).

Typiquement, on reconnait le gothic lolita à la forme de la jupe en cloche , et aux matières très sobres. Les cheveux peuvent être bouclés (anglaises) avec des hairdress ou noeuds ou lisse auquel cas on préférera des petits chapeaux.  La encore le maquillage doit rester subtil, ce n’est pas du goth européen.

Les couleurs sont le noir et blanc (mais on trouve aussi du noir et bleu ou du noir et violet bien que cette dernière combinaison soit beaucoup plus rare). Les motifs peuvent reprendre des motifs « religieux » : croix, cercueil, ou bien de l’architecture gothique (notamment chez Moi-même Moitié) Les marques à retenir sont Atelier Boz ou Moi-même Moitié.

Le Classical Lolita

 

Le classical est une évolution du sweet lolita. On reprend les codes du sweet mais on ote un peu de meringue. Les coupes sont plus simples, avec moins de dentelles et moins de rubans. On se rapproche des tenues victoriennes plus sobres. Le style est généralement adopté par des Sweets un peu plus agées.

La limite entre les deux est cependant parfois mince. Contrairement au Sweet , les couleurs sont  moins vives : gris, rouge sombre, etc, sans jamais être trop noires. Les manques emblématiques sur Mary Magdalene ou Victorian Maiden

Et les autres …

Sous cette catégorie se regroupes les styles qui sont les plus « difficiles » a réellement qualifier, et dont l’appartenance au lolita est parfois discutable. Cependant, ils existent.

EGA

 

Le style Elegant Gothic Lolita est une evolution du gothic lolita, il abandonne la jupe courte en cloche pour des jupes longues et droites. On est extrémement proche du gothique européen version néo-victorien : Jabots, Corsets et jupes longues. Tellement qu’il est bien difficile de le différencier , a part sur quelques points : pas ou peu de decolleté, pas de vynil, par contre le cuir est accepté.  En marque, on citera Moi-Meme Moitié.

Vous noterez qu’il n’y a pas de « lolita » dans ce nom, et pour moi ce n’est pas réellement du lolita : il n’y a rien d’innocent ou d’enfantin. Cependant, le style EGA est tellement associé à la mode Lolita, notamment via Mana qui switche souvent entre GL et EGA, que j’ai jugé indispensable d’en parler.

Le make up peut être lourd (smoky notamment) tout comme dans le gothique européen. En faite, c’est simplement du goth européen, version élégante et pudique.

Industrial et Punk Lolita

 

Ce courant s’inspire du punk européen : motifs écossais, chaines, grosses bottes et résilles, mais melés au lolita. La frontière entre punk et punk loli est souvent mince et discutable, mais on notera notamment généralement une jupe bouffante, ou une certaine notion d’élégance. En marque on citera h. Naoto. Personnellement, c’est un style ou j’ai beaucoup de mal à faire la difference entre lolita et ita…

Wa ,Steam ,Pirate les nouveaux styles apparaissent tous les ans, mais restent souvent trop marginaux pour mériter de figurer ici. Souvent influencés par des succès externes (exemple typique, le steampunk dont la communauté US a popularisé le style puis qui a été repris par les lolita) il est encore difficile de bien les qualifier c’est pour cela que je vous les épargne pour cet article.

A Suivre

Nous nous intéresserons demain un peu plus à l’européanisation de la mode, ainsi que les choses qui fâches : prix, ou acheter, comment débuter, etc.

Quel est votre style préféré ? Évidemment, je ne suis pas une référence absolue et n’hésitez pas à me corriger. Personnellement, bien que je sois assez proche de l’EGA, ma préférence va au Classical, pour son élégance et sa sobriété. Les robes Mary Magdalene en bordeau sont juste un rêve pour moi.

Les photos sont tirées soit des Gothic Lolita Bible soit des publicités des marques.