Quand on est bloggueuse beauté, on est souvent plus sensibilisée que la moyenne a pas mal de problématiques liées aux cosmétiques, on apprend a déchiffrer les étiquettes, on se renseigne, et finalement on découvre pas mal de choses pas toujours roses, sans pour autant tomber dans la paranoia. Car avant d’être mis sur le marché, un produit est tout de même testé.
La question c’est comment ? On le sait, les tests sur animaux sont interdits en Europe pour les cosmétiques et produits d’hygiènes depuis le 11 mars 2013. Du coup, je pense que je ne suis pas la seule, je me demandais comment les tests étaient finalement réalisés. Du coup, nous voici partis pour un article un peu moins futile que d’habitude !
Une des méthodes alternative aux tests sur animaux, c’est la peau reconstituée. C’est ce que produit le laboratoire Episkin, filiale de l’Oréal, que j’ai été invitée à visiter. Il faut le dire, parmis les events qu’on m’a proposé en temps que bloggueuse, mes préférés ce sont ceux qui nous permettent de découvrir le dessous des choses et ici c’est le cas. Il s’agit d’un grand laboratoire, situé à Lyon, 70 biologistes y travaillent dans les 3670 m² de laboratoires, autant dire que ce n’est pas un petit centre.
Ils y fabriquent la peau reconstituée, a partir de cellules humaines (des déchets de bloc opératoire, le patient ayant bien sur donné son consentement), qu’on aide à proliferer dans un milieu de culture pour former des petits ronds de peau, un peu comme celle qu’on voit quand on a une ampoule. Le laboratoire a produit son premier kit de peaux in vivo en 1994 et depuis sait produire des epidermes gingivaux, occulaires (cornée), vaginaux.
En effet, ces unités de tissus reconstitués sont soit directement utilisés par le groupe pour évaluer leurs produits ou revendus à d’autres sociétés pour qu’elles aussi testent leurs produit. On se doute bien qu’on ne teste pas un mascara sur des tissus de muqueuse, mais je me doute que cela a un intérêt pour tester du bain de bouche ou des produits d’hygiène intime. L’idée étant bien de faire de ces peaux reconstituées des standards reconnus pour les tests sur les produits de cosmétique, d’hygiène ou de pharmacie en général.
Le produit est appliqué sur la peau reconstituée, tandis que des produits corrosifs sont appliqués sur d’autres peaux témoins, le produit est ensuite laissé plus ou moins longtemps (suivant si on teste un gel douche ou un lait corporel par exemple), les différentes peaux sont ensuite comparées et les résultats notés. Pour avoir visité les salles sécurisées ou les tests sont effectués, on voit que cela ne rigole pas. En plus du coté éthique d’abandon du test animal, les tests sont aussi très facilement reproductibles et peuvent donc être vérifiés.
Ces peaux permettent aussi de tester l’efficacité d’une crème solaire. La crème est mise sur le petit bout de peau, celui ci est ensuite exposé aux UV et le résultat est ensuite mesuré, face à des témoins. C’est donc ainsi que sont contrôlées nos crèmes solaires. Et parce qu’une peau blanche ne réagit pas de la même manière (surtout au soleil) qu’une peau foncée, différents autres centres comme Episkin existent tout autour du monde.
Ce fut une visite très instructive, vraiment axée sur le plan scientifique, et moi, ca m’a plu (après tout, j’ai quand même une formation scientifique, forcément ce genre de choses m’intéressent). Personnellement, au delà de la visite, j’ai surtout été très épatée de voir a quel point tout est pris très au sérieux au niveau de la toxicité. Bien sur, je le savais, mais la, on est réellement devant. Maintenant, j’espère que tous les pays embrayerons le pas sur ce genre de méthode alternative qui du coup a bien fait ses preuves.
A noter, les photos m’ont été fournies par l’Oréal, les photos étant interdites dans le laboratoire.